A l’automne 2017, des professionnels de la première transformation de la région Rhône-Alpes ont boycotté des ventes de bois par l’Office national des forêts, notamment aux motifs que le mode de commercialisation n’était plus adapté au besoin et à la demande du marché.
La demande portait sur l’instauration d’un minimum de lots vendus à l’unité de produit dans les ventes publiques pour répondre au manque de volumes et à une qualité des bois variable.
En parallèle, les Communes font face à un phénomène d’invendus qui ne date pas d’hier, mais qui s’est installé : « Il y a 10 ans, nous produisions 1 million de mètres cubes, aujourd’hui 800.000 et nous en vendons 600.000. Nous connaissons des difficultés pour vendre nos bois », précise Roger Villien, président des Communes forestières Auvergne Rhône-Alpes.
La Fédération nationale des Communes forestières, la Fédération Nationale du Bois et l’ONF ont entamé des négociations pour améliorer le système de commercialisation. En effet, si les ventes publiques sont le mode de vente traditionnel, depuis une dizaine d’années, les contrats d’approvisionnement se développent et représentent aujourd’hui environ 25%. C’est d’ailleurs un des objectifs du Contrat Etat-ONF-Fncofor, signé en mars 2017.
En modernisant les modes de vente, en structurant son approvisionnement et en valorisant mieux la ressource, toute la filière s’engage pour apporter une véritable valeur ajoutée dans les territoires.
Concernant l’évaluation du bois sur pied, les attentes des Communes forestières sont claires : être précis sur l’évaluation d’un lot, sécuriser ce principe d’achat et les volumes pour les retrouver à la commande et à la livraison.
Pour cela, il faut une estimation incontestable, « bref une traçabilité du camion jusqu’à la scierie, du vendeur au scieur » précise Roger Villien.
L’objectif est bien de répondre aux besoins des entreprises et de rétablir un système de confiance. La proposition serait testée sur une année avant de s’accorder sur une évaluation.
« Les Communes forestières ont un intérêt à gérer leur patrimoine et à avoir un tissu d’entreprises vivantes sur leurs territoires » ajoute Françoise Alric, directrice-adjointe de la Fncofor. « Cette approche multifonctionnelle n’est pas antinomique, il faut l’encadrer de règles, de délais pour une sylviculture planifiée. Les arbres sont marqués, il faut les récolter ! ».
Les négociations sont en cours pour un cahier des charges qui établira la confiance des élus d’une part et lèvera les réticences d’autre part. Le dialogue en continu avec les entreprises et les Communes forestières doit permettre une reprise des ventes à la fin du premier trimestre 2018.
Le boycott n’est pas une solution. Les Communes forestières ont toujours montré qu’elles étaient aux côtés des entreprises dans les programmes qu’elles développent en faveur de l’utilisation du bois, ou précisément dans la signature d’un protocole d’accord FNB/ONF/FNCOFOR.