Ce vendredi 14 juin, l’UFP 74 avait invité ses adhérents à la visite de la scierie DUBOIS située à cheval sur GRUFFY et VIUZ LA CHIESAZ.
L’UFP74 a été reçu par les bénévoles de l’association GRUFFY ANIMATION ont présenté le travail colossal de réhabilitation de ce patrimoine.
Voici en quelque mots l’histoire de cette scierie
A quelle période de notre histoire peut-on attribuer l’origine de cette scierie ? Nul ne peut le dire avec précision, mais les documents d’archives nous apprennent qu’en 1727, elle appartenait au Baron de Gruffy et qu’en 1808, elle était devenue propriété de Joseph Portier-de-Bellair de Viuz-la-Chiesaz. La scierie figure sur la mappe Sarde de Viuz-la-Chiésaz dressée en 1730. A cette date, c’est un bâtiment de taille très modeste situé sur le ruisseau de l´Adieu que se partagent les communes de Viuz-la-Chiésaz et de Gruffy. L’absence de bief laisse penser que la scierie fonctionnait au fil de l’eau. En 1892, sur le cadastre Français, le bâtiment est beaucoup plus imposant. Le bief, la dérivation et la retenue d’eau de grande taille sont représentés. A cette époque, le bâtiment construit dans la pente le long du ruisseau abrite la scierie à l’amont et le stockage du bois à l’aval. Une grande roue à aubes en bois fournit la motricité à la scierie. Elle est alimentée en eau, depuis la retenue, par une conduite enterrée prolongée par un chenal suspendu.
Remontons le cours du XXème siècle Au début des années 1920, alors qu’elle n’est plus en activité depuis des décennies, elle est achetée par Jean Dagand, un voisin de la scierie, originaire d’Allèves qui en fait son outil de travail. Il lui ajoute un troisième bâtiment, à l’aval, pour y installer une batteuse à céréales. Une conduite forcée et une turbine semi-enterrée lui fournissent l’énergie motrice depuis la retenue d’eau. L’activité perdure jusqu’au milieu des années 1930. En 1942, la scierie est revendue à Monsieur Pommerol, un industriel installé au Bourget-du-Lac. Il la restaure profondément. Il remplace les planchers par des dalles en béton, il installe une turbine moderne en lieu et place de la roue en bois, il remplace aussi la scie battante en bois par une scie battante métallique. Il acquière et installe un moteur thermique (qui avait été utilisé sur le chantier de construction de l’aérodrome de Chambéry) pour pallier aux défaillances temporaires de l’énergie hydraulique. De 1942 à 1948, la gestion de la scierie rénovée est confiée à Marius Duffaud qui acquière le bâtiment de la batteuse. Marius est un homme courageux et ingénieux. Il apporte de judicieux perfectionnements à l’outil de travail. Il est dramatiquement touché par la perte de son fils Georges, sauvagement assassiné par les Allemands à Riouperoux en 1944 à l’âge de 21 ans. Au décès de Marius, en 1948, Félix Fontaine, son employé, prend le relais jusqu’en 1950 ou 51. En 1952, la scierie est vendue à la famille Dubois de Gruffy.
De 1952 à 1999, sous son autorité, la scierie connaît une belle période d’activité. Fernand et son épouse Yvonne mettent toute leur énergie et leur savoir-faire au service de ce bel atelier qu’ils modernisent encore en l’électrifiant, en changeant une nouvelle fois la scie battante et surtout en le dotant d’un nouveau chariot de transfert de grande longueur. Un pont roulant et un palan électrique apportent du confort aux nombreuses manutentions. Au décès de Fernand Dubois, en ……, la scierie cesse d’animer le hameau du Buisson. Les effets destructeurs du temps commencent alors leur insidieux travail.
Une première page d’histoire en ce XXIème siècle En accord avec la famille Dubois, et sous convention de mise à disposition, une équipe d’une douzaine de bénévoles regroupés au sein de l’association Gruffy Animation décide de se retrousser les manches pour redonner vie à ce patrimoine de grande valeur. La scierie est nettoyée, les bardages changés, les planchers refaits, la turbine restaurée, le moteur thermique réparé, les courroies changées, l’installation électrique remise aux normes, la retenue d’eau curée, etc… La scierie revit !